Accueil > Actualités > 12 décembre 2000

Me Patrick Charpentier, notaire à Levier

CBE : présentez-nous un peu votre parcours et votre étude...

PC : originaire du Nord, j'ai passé mon diplôme de notaire à Dijon avant de reprendre l'étude notariale de Levier. Comme toutes les études, celle-ci est très ancienne : des originaux d'actes datent de 1634 et ont été versés aux archives départementales. L'étude compte trois notaires assistants qui ont chacun leur spécialité, une comptable et deux secrétaires. La gestion et la transmission de patrimoine (donnations, transactions forestières, conseil en gestion de patrimoine) représente 60% de notre l'activité alors que l'immobilier en représente 40%.

CBE : comment voyez vous le développement du Haut-Doubs ?

PC : c'est un territoire qui a un potentiel fantastique grâce à la beauté de ses paysages et au dynamisme de son économie. Malheureusement, il souffre comme l'ensemble de l'Arc Jurassien d'un déficit d'image sur le plan touristique et économique. Le Haut-Doubs ne connaîtra plus d'implantation de grandes unités de production. Ce temps là est révolu. L'avenir est dans les PME-PMI locales, l'innovation et la qualité, comme est en train de le démontrer brillament la filière agro-alimentaire. Encore faut-il apprendre à vendre le Haut-Doubs... et améliorer la RN57.

CBE : l'absence d'un établissement supérieur est aussi handicap...

PC : effectivement, nous assistons à une certaine "fuite de la matière grise" des espaces ruraux et à une concentration de celle-ci autour des pôles universitaires tels que celui de Belfort-Montbéliard. Néanmoins, le Haut-Doubs peut être attractif pour certaines entreprises ou pour une certaine catégorie de personnes qui sont suffisamment autonomes pour choisir librement leur lieu de travail : je connais une PDG qui gère grâce à Internet un groupe international employant 3000 personnes depuis sa résidence du Haut-Doubs.

CBE : en ce qui concerne l'activité forestière, où en sommes nous ?

L'activité est très forte cette année grâce à la construction. Les professionnels qui ont su se diversifier ne s'en sortent pas trop mal. Les scieries travaillent beaucoup. Le prix de vente des produits transformés a progressé alors que le prix d'achat de la matière première a baissé.

CBE : le bois français n'est-il pas réputé être cher ?

Cette réputation en partie justifiée avait, jusqu'à la mise en place de la zone Euro, une cause monétaire rendant le bois des pays scandinaves plus attractifs. Par ailleurs, le bois français est un produit de qualité, et il est donc normal qu'il soit plus cher. Là encore, nous retrouvons ce concept de qualité qui doiUt être la clef de voute du développement durable du Haut-Doubs.

CBE : quels sont vos projets ?

J'achève à 50 ans un doctorat en droit fiscal approfondi à Paris-Dauphine et je devrais donner en 2001 des cours de droit de l'entreprise à la Faculté de Besançon.

CBE : Maître Charpentier, merci.